Des femmes sortant de maternité avec des nourrissons de quelques jours, des personnes avec des pathologies graves (cancer, dialyse) ou des handicaps lourds, sont expulsées ou laissées à la rue, dans des squats insalubres ou des campements précaires.
Nous, militant-es du Droit Au Logement, bénévoles du comité de Toulouse DAL 31, nous dénonçons l’application actuelle de la loi sur la mise à l’abri des personnes en grande vulnérabilité par la Préfecture de Haute-Garonne (L345-2-2 du code de l’Action Sociale et des Familles). Devant l’impuissance du 115 pour leur faire des propositions d’hébergement d’urgence, des ménages en détresse extrême arrivent dans nos permanences.
Les réponses que nous apportons ne correspondent pas à l’urgence : rappeler le 115, voir une assistante sociale, rassembler des documents pour remplir un dossier DAHO et obtenir des droits, contacter un.e avocat.e pour déposer un référé liberté hébergement.
A long terme ces démarches finiront par aboutir à un hébergement stable et adapté mais pour certain-es ces délais sont inconcevables et dangereux.
Notre mission n’est pas de pallier aux carences des institutions et à la politique menée.
Ces situations sont connues, elles sont de la compétence de l’Etat ! Un Etat qui renonce à prendre ses responsabilités en limitant dangereusement les possibilités de propositions adaptées avec des arguments comptables indécents. La bonne volonté et la détermination des militant-es à soutenir, informer et mobiliser les personnes sans abri ne peut pas se substituer à la puissance publique qui se fige dans une posture autoritaire et illégale.
Nous demandons à la Préfecture l’application en urgence de la loi de réquisition des locaux vacants (L642-1 du Code de la Construction et de l’Habitation) pour que personne ne soit plus laissé sans abris et empêché de soin.
Nous demandons aux mairies de la Métropole de soutenir cette demande et de proposer à la Préfecture des bâtiments réquisitionnables.
Nous rappelons que ces réquisitions sont légales, font l’objet d’indemnisation ou de travaux qui bénéficient aux propriétaires, sont limitées dans le temps et encadrées par des professionnels.
Nous demandons l’application du droit.
Le DAL31